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Solitude

Les grands maux de ce monde, auxquels nous ne pouvons rester indifférents, finissent par nous empoisonner l’existence. Puisque le bonheur est  essentiellement une impression personnelle, nous aimerions parfois nous défaire de la présence des autres pour y goûter.

De même que, sans amour propre, l’homme ne peut convenablement s'apprécier, s’il est dépourvu d’estime pour les autres, son univers se restreindra à sa seule personne. Il ne tardera pas à se rendre insupportable à lui-même.

Compréhension réciproque

Certes, il  pourra essayer d’éliminer toute interaction avec ses semblables et se contenter d'aimer le règne animal, végétal ou minéral. Cependant, les grandes joies qu’un canari, une fougère ou une stalagmite  lui procureront n’incluent pas la compréhension réciproque.

En ce qui concerne les gens qui apprécient la compagnie des animaux et qui en tirent une joie plus grande que la fréquentation des humains, ils doivent dans la plupart des cas, à moins de vivre avec une tortue des Galápagos, faire face à la tristesse provoquée par le décès de leurs compagnons. À moins de renouveler constamment leur cheptel, ce qui les place alors dans un type de rapport proche de celui d’un éleveur, ils restent avec le goût d’une relation limitée et inachevée.

Amie ou ennemie

Par ailleurs, un ermite vivant dans un endroit reculé ne pourra s’empêcher en contemplant la voûte céleste, les nuits de pleine lune, de donner une âme au vide, témoignant ainsi de son besoin de compagnie. Les rêves du solitaire sont peuplés de personnages, réminiscences de son passé ou messagers du futur.
En définitive, la solitude devient amie ou ennemie en fonction du visage qu'on lui prête. Elle meuble la vie des gens d'esprit comme une compagne fidèle. Elle désespère ceux qui se sentent abandonnés une fois seuls.

La tentation de la solitude est grande, mais ne saurait remplir une existence vide de sens.