Fête de la tortue

On était aux petits soins pour la vénérable Harriet, mais cela n'a pas empêché son cœur de lâcher. C'était en 2006, Harriet avait 176 ans. Un âge certes respectable, mais dans la famille Geochelone nigra à laquelle elle appartenait, plus connue sous le nom de tortue géante des Galapagos, certaines tortues atteignent tout de même 200 ans.

Si de tels spécimens ne prolifèrent pas en captivité, il n’en demeure pas moins que l’espérance moyenne de vie des pensionnaires du centre de Récupération des Tortues de Chavornay est très convenable. Entre 50 et 100 ans selon les espèces.

Contrairement aux autres animaux domestiques, les tortues vivent donc très longtemps. Trop, pour certains propriétaires qui n’hésitent pas à les abandonner dans la nature.
Une négligence coupable, qui dans de nombreux cas condamne ces animaux nécessitant des soins spécifiques pour survivre sous nos latitudes.
Sans compter que les lâchers d’espèces exotiques, comme les petites tortues à tempes rouges (Trachemys scripta elegans), sont strictement interdits et néfastes pour l’environnement.

C'est dans ce contexte que le centre de Protection et de Récupération des Tortues a vu le jour en 1994 à Chavornay.
Depuis lors plus de 5'700 tortues, de 47 espèces différentes ont été récupérées. Plus de 2000 tortues ont été replacées chez des particuliers, disposant d'aménagements adéquats.

Penser tortue

La Fête de la Tortue est l’événement incontournable pour tous ceux qui désirent découvrir le monde fascinant des tortues terrestres et aquatiques.

Cette manifestation permet au public de visiter les installations du centre et de bénéficier des conseils avisés des bénévoles, dont il convient de souligner le travail admirable pour cette association sans but lucratif.

Selon Jean-Marc Ducotterd, un des membres fondateurs de l'association avec l'herpétologue Jean Garzoni et le biologiste Olivier Lasserre, il est impératif de «penser tortue» pour que la cohabitation avec ces reptiles se passe bien.

Deux tortues africaines (Geochelone Sulcata) pouvant atteindre près de 100 kg étaient présentes à la grande joie des enfants curieux de toucher leur carapace.
Au petit matin, ces tortues étaient immobiles captant les premiers rayons de soleil. On les croyait amorphes, mais vers midi elles se dégourdissaient les pattes avec une certaine vivacité. Avant de disparaître comme par enchantement de leur enclos ! En fait elles s’étaient dissimulées sous des planches probablement pour le restant de la journée.

Penser tortue, pour la personne qui en adopte, c’est donc se contenter de créer un biotope où la tortue est à son aise et surtout ne pas vouloir lui imposer notre rythme de vie.

Qui vit lentement, vit longtemps. N’est-ce pas le secret tant envié de la longévité des tortues? Une leçon de vie dont pourrait s’inspirer l’homme stressé de notre temps.

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