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Retour du loup

Le canidé pointe à nouveau son nez après avoir été éradiqué à la fin du 19ème siècle. Signe de bonne santé écologique pour les défenseurs de la vie sauvage. Mauvais présage pour les chasseurs et les éleveurs qui peignent déjà le loup sur la muraille.

Si contrairement au Jura français, la présence du loup n’a pas encore été confirmée dans notre région, une expérience de réintroduction réalisée dans des conditions climatiques extrêmes montre que Canis Lupus pourrait très bien se plaire ici.

Des louveteaux ont été relâchés dans la taïga russe et suivis durant cinq mois à l’aide de GPS-Argos ainsi que par l’observation de leurs traces dans la neige. Les données obtenues ont permis d’évaluer leurs déplacements, leurs habitudes alimentaires (analyse de leur fèces) et leur comportement près des zones habitées.

Les résultats indiquent que ces loups nés en captivité ont retrouvé, sans entraînement préalable, leur instinct de prédateur dans leur nouveau biotope.
Leur menu de prédilection : l’élan (il n’y a pas de chevreuils sous ces latitudes), le sanglier, le lièvre et le castor. Ils ont mangé occasionnellement du blaireau, de la fouine, de la martre ainsi que des petits rongeurs et des oiseaux. Ils ont également consommé des fruits, des baies sauvages et des graminées. 12 % de leur diète était constituée par des animaux domestiques (ovins).

Cohabitation avec le loup

« Est-ce que le loup a une place chez nous ? » Les chasseurs redoutent les impacts de la présence du loup sur la faune ainsi que sur l’élevage du bétail. Par ailleurs, ils ne veulent pas de loups « parachutés » et demandent l’application du droit au tirage prévu dans ces cas par la convention de Berne qui régit la conservation de la vie sauvage en Europe.
Les associations de défense animale ont une vision différente de la situation. Selon eux, bien que les loups présents en Suisse (une vingtaine dans les Alpes) n’ont pas montré patte blanche pour traverser la frontière, ils auraient migré de leur propre initiative depuis le Parc national des Abruzzes en Italie. Ceux qui pointent leur nez dans le Jura ont pour leur part transité par le Parc du Mercantour en France.

Quant aux impacts du loup sur la faune, ses défenseurs estiment que si les effectifs d'ongulés diminuent, ils finissent par se stabiliser à un niveau qui rend la chasse encore plus attrayante !

Sur la base des expériences effectuées en Europe, la cohabitation du loup avec les activités d'élevage semble possible à la condition de prendre des mesures de protection adéquates. Autrement, le loup entre dans la bergerie et c’est... le massacre. Stimulé par le mouvement de ses proies, il croque tout ce qui bouge.
Gardiennage permanent des troupeaux, chiens de protection, création d'enclos, les solutions existent mais elles risquent de compliquer la vie des éleveurs.
Quoi qu’il en soit, avant de crier au loup apprenons à mieux connaître ce prédateur injustement décrié.