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En période électorale, les hommes politiques n’hésitent pas à recourir aux promesses mirobolantes pour convaincre les électeurs. En se basant sur les engagements verbaux des candidats, il n’est souvent pas possible de différentier leurs programmes et de faire un choix judicieux.

Dialectique enflammée

Le désenchantement pointe son nez lorsque la capacité d'évaluer correctement les politiciens manque. À moins de rejoindre la cohorte des abstentionnistes, une décision doit pourtant être prise.

Mieux vaut ne pas être obnubilé par le contenu de leurs promesses et de considérer le problème sous un autre angle.
À la place de chercher le candidat idéal en fonction de son programme, considérons plutôt les éventuelles raisons qui justifient de ne pas voter pour lui.
Nous en trouvons facilememt deux : la personnalité du candidat et son histoire politique.
Un examen attentif de ces facteurs nous rend imperméable à la dialectique enflammée des politiciens de tout bord.

Bilan négatif

Le temps des promesses ne doit pas occulter la réalité des faits ; c'est-à-dire le bilan politique du candidat. Les politiciens en exercice ont déjà eu l’occasion de montrer leur compétence lors de mandats précédents. Si leur bilan est négatif ou mitigé, ceci malgré les moyens dont ils disposaient, la perspective d’une amélioration est aléatoire.

Si le candidat explique que la présence d'une nouvelle équipe gouvernementale justifie une amélioration de son efficacité ; restons méfiants. N’oublions pas que les partis politiques suivent des directives idéologiques strictes, qui imposent à leurs dirigeants une liberté toute relative.

Si le candidat prétend incarner le renouveau en raison de sa métamorphose personnelle (affichée dans les journaux) ; restons tout autant sur nos gardes. Nous pouvons admettre que le candidat se soit bonifié en tant personne, rien ne prouve cependant que sa pensée politique a suivi la même évolution.

Si le candidat à l’élection présidentielle a œuvré dans le camp du président sortant (qui ne se représentera pas), il y a fort à parier que ses orientations sont les mêmes. Elles s’inscrivent dans la continuité de la politique de son prédécesseur.
Or le président en exercice laisse un pays en proie au doute. Sa politique intérieure est contestée. Le seul mérite qu'on lui retient est d'avoir développé une stature internationale. À première vue, le candidat est loin d’avoir une telle envergure.

Conscient de cette situation et voulant se démarquer de l’action du président, le candidat décide de changer d’orientation et part à la conquête de l’électorat d’un rival dangereux, avec lequel le président n’a fait aucune compromission par le passé.
Le candidat adopte des positions extrémistes, particulièrement dans le domaine de l’emploi et de l’immigration.

Esprit de division

Certains candidats adoptent des positions tranchées, afin de séduire certaines fractions de l’électorat, dont l’addition des voix est parfois déterminante, lors du décompte final.
Cette stratégie, si elle fonctionne à court terme, est rarement profitable à long terme. Ces prises de positions tranchées, loin de rassembler, divisent encore plus le pays.

Ceci nous porte à considérer la personnalité du candidat. À première vue, la réaction passionnelle des électeurs démontre que la personnalité du candidat ne laisse personne indifférent, ce qui a priori est plutôt un signe positif.
Par contre, les attitudes partisanes et parfois virulentes qu'il suscite nous interroge sur sa capacité de rassembleur.
Sera-t-il à même d’apporter la stabilité et l’engouement nécessaire pour porter à terme les chantiers de la nation ?

Dans ses discours, le candidat prêche un culte du mérite octroyé aux travailleurs consciencieux. Il n’accorde aucune attention particulière aux laissés pour compte de la république, les moins braves et les plus faibles. Or, la cohésion sociale joue le rôle de catalyseur, qu'en associant toutes les couches sociales, dans le nouveau projet gouvernemental.

Une comparaison avec le président sortant s’impose. En se basant sur les réactions émotionnelles, il est difficile de porter un jugement rationnel. Les élans de sympathie ou d’antipathie sont viscérales. Par contre, certaines manières trahissent leurs auteurs. Ces attitudes sont souvent révélatrices. Lorsqu’il s’agit de comparer la stature du président sortant à celle du candidat, en faisant abstraction de toute considération idéologique, force est de constater que ce dernier fait pâle figure.

Promesses irréalisables

Dans le but d’aborder tous les thèmes, la campagne électorale se développe avec une frénésie incontrôlable qui parfois laisse perplexe. Les insatisfaits et les minorités sont subitement bombardés de promesses, à tel point que la question se pose de savoir si leur réalisation est possible.
Si les promesses sont irréalisables, la crédibilité du candidat en pâtira forcément. Bien que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Tout homme politique avisé trouve des subterfuges pour faire face aux critiques légitimes. La parade est assez simple. En général, les promesses sont remises aux calendes grecques. À un moment plus propice à leur réalisation. C'est-à-dire jamais !

Lorsque les promesses sont contradictoires la parade est plus difficile. Ainsi le candidat peut promettre à ceux qui désirent travailler plus, des allégements fiscaux, afin qu’ils puissent consolider leur fortune. S’il promet également à ceux qui désirent travailler moins, la possibilité de réduire leur activité, sans conséquence préjudiciable pour leur patrimoine, nous sommes devant une situation difficilement réalisable.

Le choix des électeurs devrait donc se porter sur les candidats dont la compétence et le sens de l'intérêt général ont été vérifiées sur le terrain.

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