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L'amour est plus fort

Efforçons-nous, même dans les conflits les plus inextricables, d'accorder à nos ennemis le bénéfice du doute. Il est certes beaucoup plus aisé de tirer la conclusion inverse et de considérer, que chacune de leur action, est empreinte de la volonté de faire souffrir et de dominer les autres. Lorsque nous avons cette tournure d'esprit, même le geste le plus anodin devient alors un affront, un prétexte pour exprimer notre réprobation.
S'il nous complimente, c'est qu'il a une idée derrière la tête.
S'il est aimable avec nos amis, c'est pour les manipuler et nous nuire.
S'il nous fait une proposition apparemment honnête, c'est pour mieux nous rouler dans la farine.

Incompréhension réciproque

La malveillance d'une personne qui nous cause du tort n'a pas de limites. L'actualité internationale nous en donne quotidiennement des exemples flagrants. Chaque antagoniste plaide sa bonne cause et la reconnaissance de ses droits à vivre en paix. Pourtant les conflits sont fratricides. La cruauté n'a pas de frontière. La haine pervertit tous les rapports. Même ceux où régnait précédemment l'harmonie.
Et si tout ceci ne provenait pas de notre incompréhension réciproque ?
Que se passe t- il si nous commençons à prêter d'autres intentions à ceux qui déclenchent notre hostilité?
Envisageons que ces personnes recherchent également une certaine forme d'harmonie, même si nous ne saisissons pas immédiatement l'aspect positif de leur attitude.

Le bénéfice du doute

Nous pouvons nous tromper et avoir affaire à l'individu le plus vil et méprisable, incapable d'agir autrement que par la profonde perversité qui l'anime. Il est possible que sa gentillesse soit calculée. Il est possible que la lettre à vos proches soit un moyen de les manipuler, et peut être, de les monter contre vous. Mais que perdez-vous à lui accorder le bénéfice du doute, un peu d'humanité, quand bien même vous êtes convaincu qu'elle lui fait défaut ?
D'abord cette pensée, même fugitive, qu'il est capable de bonté, ne vous diminue pas. Au contraire, si vous êtes réellement animé par une volonté d'apaisement, son attitude, même si elle est factice, doit vous réjouir.
D'une part vous avez la possibilité de vérifier si elle reflète un réel changement. Après tout, peut être a-t-il pris conscience de certains reproches justifiés que vous lui avez adressés.
Ce serait cependant une erreur de le confronter directement à la question.
Dans ces situations conflictuelles, il faut agir par petites touches, afin que la flamme du bien ne se fasse pas étouffer par les ombrages, toujours à l'affût, du mal. Vos divergences existeront toujours. Elles tiennent à vos tempéraments, à vos visions opposées de l'existence. Cependant, sur certains détails, vous pouvez vous entendre.
Pour cohabiter, il n'en faut parfois pas plus.

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