Menu

Alchimie sexuelle

Beaucoup de personnes s'interrogent sur leurs capacités sexuelles. En fonction des relations qu'elles entretiennent, elles en tirent des conclusions souvent erronées.

Un homme ayant peu de succès avec les femmes en déduira qu'il manque singulièrement d’attirance sexuelle. Au contraire, un séducteur invétéré, à la lumière de ses nombreuses conquêtes, se trouvera irrésistible.

Sachant qu'un play-boy annonce la couleur rapidement, il aura beaucoup plus de chance d'être satisfait d'un point de vue sexuel. Néanmoins, il surestime ses aptitudes, puisque seules les femmes disposées à recevoir son message cèdent à ses avances. Force est de constater, que la majorité de la gent féminine trouve ce type d'individu plutôt détestable.
Tout don Juan perçoit instinctivement le genre de femme à éviter. Si bien que ces deux groupes ne se rencontrent pour ainsi dire jamais. Lorsque cela survient malgré tout, il n'est pas surprenant que la relation tourne mal.

Si nous observons d'autre part le garçon un peu timide et timoré, nous constatons sans peine qu'il n'aura jamais l'idée d'aborder le type de femme séduite par le macho. Il va plutôt jeter son dévolu sur des femmes sensibles et réservées, qui d'ailleurs vont s'intéresser à lui, car elles le trouvent intelligent, aimable et prévoyant.

Pourtant, selon une théorie très en vogue, ce type d'homme va immanquablement décevoir ces femmes ; bien que ces dernières ont des déboires avec les machos comme nous l'avons vu.

Pourquoi ?

Domination et sexe

Sur la base de ses recherches, le psychologue Abraham Maslow conclut que la domination et le sexe sont étroitement liés.

Selon lui, les femmes tendent à appartenir à trois groupes de domination : haute, moyenne et basse.

La catégorie des dominantes hautes est la moins représentative. Ces femmes ont tendance à rechercher la promiscuité sexuelle ; d'une manière typiquement masculine. De plus, elles se masturbent sans retenue, et ont parfois des expériences homosexuelles.

Les femmes appartenant à la catégorie de domination moyenne sont des romantiques. Elles peuvent avoir une inclination sexuelle assez forte, mais la fréquence de leurs expériences est assez limitée. Elles recherchent le genre d'homme qui leur apporte des fleurs, qui les amène au restaurant, qui leur fait le grand jeu, avec de la musique et une lumière tamisée.

Les femmes à basse dominance sexuelle n'apprécient pas du tout le sexe. Elles le considèrent comme une nécessité regrettable. Elles le pratiquent uniquement dans un but de reproduction. Une femme de cette catégorie est même capable de renoncer complètement à la sexualité, si elle n'aime pas particulièrement les enfants. Ces femmes sont généralement prudes et considèrent le pénis de l'homme peu ragoûtant.

Les femmes dominantes aiment les hommes dominants. Elles les apprécient athlétiques et plutôt rustres.
Les femmes de la catégorie moyenne apprécient les hommes qui leur manifestent des égards, qui sont calmes et qui sont casaniers. Elles apprécient un homme romantique, mais s'adaptent très bien à un homme qui est travailleur et régulier dans ses habitudes.
Au contraire, les femmes de basse dominance sexuelle sont méfiantes de tous les hommes. Bien qu'elles souhaitent avoir généralement des enfants, elles apprécient plutôt les hommes timides et réservés.

L’observation finale d'Abraham Maslow est que toutes les femmes, indépendamment de leur catégorie, apprécient un homme plus dominateur qu'elles.

Une femme de la catégorie supérieure de dominance recherchera donc un homme encore plus dominant. Elle le mariera volontiers car cette interaction lui procure un plaisir inestimable.

Pour qu'une relation ait du succès, il semble donc que les hommes et les femmes doivent se situer dans la même catégorie de dominance.

Les femmes de dominance moyenne sont nerveuses avec les hommes de haute dominance. De même que les femmes de basse dominance sont terrifiées par les hommes du niveau moyen.

Les hommes peuvent certes éprouver de l'attirance sexuelle pour une femme de dominance inférieure. Cependant, cette relation ne survira pas à l'ennui qu'elle génère.

Vision réductrice de l'autre sexe

La théorie d'Abraham Maslow est pénalisante sous différents aspects.
D'une part, elle ne prévoit pas une évolution possible d'un niveau de domination à un autre.
Ainsi une personne de basse sexualité est condamnée à ce statut pour la vie entière. D'autre part, dans le système d'Abraham Maslow toutes les femmes, y compris celles qui sont dominantes, aspirent paradoxalement à être dominées par des hommes plus forts qu'elles.
Un homme timide et timoré n'a ainsi aucune possibilité de s'épanouir sexuellement. En effet, s'il s'intéresse à une femme de basse sexualité, son sort est scellé. Sa vie ne sera qu'un étalage de pudibonderie frustrante. De la même manière, s'il jette son dévolu sur une femme épanouie sexuellement, elle le repoussera, lui préférant un étalon conquérant.
De ce fait, les relations décrites par Abraham Maslow sont obligatoirement conflictuelles.
Comment peuvent-elles évoluer vers une compréhension des sexes, puisque chacun est assujetti à des pulsions qui dictent tout son comportement ?

Une autre erreur du psychologue est de considérer ces pulsions sexuelles comme permanentes, alors que dans la réalité elles se modifient avec le temps. Y compris dans le règne animal.

Finalement, dans l'alchimie sexuelle définie par Abraham Maslow, les individus sont motivés par leur vision réductrice de l'autre sexe.
L'homme à haute dominance sera excité par une image dégradée de la femme. Cette manière de voir constitue un terrible handicap pour mettre en place une saine communication sexuelle avec son partenaire.

En conclusion, une bonne alchimie sexuelle n'est possible que si nous fuyons les archétypes réducteurs, formulés par ceux qui cultivent des préjudices sur l'autre sexe, ou qui ont une approche purement mécanique de l’interaction humaine.